Certains protocoles de préparation physique imposent de délaisser la course continue au profit de séances structurées, malgré l’engouement pour le running libre. Pourtant, une planification rigoureuse ne garantit pas systématiquement de meilleurs résultats en matière de forme ou de performance. Des études récentes distinguent nettement les adaptations physiologiques obtenues par la course régulière et celles issues d’un entraînement ciblé. Cette opposition soulève des enjeux pratiques pour l’optimisation de la santé, de la motivation et de la progression individuelle.
Plan de l'article
Running et training : deux pratiques, des objectifs distincts
D’un côté, le running : une discipline ancrée dans la tradition, fidèle à la course à pied continue. Ici, la régularité du rythme et l’endurance dominent, avec le plaisir de la foulée comme fil conducteur. On vise la gestion de l’effort sur la durée, sans forcément chercher la performance absolue à chaque sortie.
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Le training, lui, prend une tout autre direction. Il s’articule autour d’exercices variés et structurés : fractionné, entraînement par intervalle (HIIT), cross-training… Chaque séance cible un aspect précis : perte de poids, progression cardiovasculaire, ou développement de l’endurance. Les muscles du bas du corps restent sollicités en running, tandis que le training multiplie les stimulations, joue sur l’intensité, la diversité, et la résistance musculaire. Un sprint, un changement de rythme, une côte gravie à fond : voilà le terrain d’expression du training, où la VMA et le VO2max se forgent séance après séance.
Voici, de façon concrète, ce que chaque approche développe :
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- Le running favorise l’adaptation cardiovasculaire et l’endurance sur la durée.
- Le training mobilise l’ensemble du corps, mise sur la variété, l’intensité, et la complémentarité musculaire.
Prenez le cas d’une préparation marathon réussie : elle s’appuie toujours sur un savant mélange. L’endurance fondamentale construit la base, le fractionné affine la vitesse, le renforcement musculaire prévient les blessures. Rien n’oppose fondamentalement running et training : l’un n’exclut pas l’autre, et il n’existe pas de recette toute faite, seulement des ambitions différentes, du simple plaisir du footing matinal à la recherche de performance pure.
Quelles différences concrètes dans la préparation et l’équipement ?
En privilégiant le running, la préparation s’organise autour de routines bien rodées : longues sorties, travail progressif, respect du volume hebdomadaire. L’équipement compte, et pas qu’un peu. Les chaussures de running se distinguent par leur amorti soigné et leur légèreté. Absorber les chocs, guider la foulée, protéger les articulations : chaque détail technique a son importance, surtout quand les kilomètres s’enchaînent. On recherche avant tout une dynamique orientée vers l’avant, fidèle à la logique linéaire de la course.
Le training, en revanche, réclame une organisation plus segmentée, parfois pointue. Ici, la diversité des mouvements prime : circuits, circuit training, interval training, déplacements latéraux, alternance d’efforts courts et intenses. Le choix de chaussures s’adapte : stabilité latérale, semelle plate, robustesse, tout est pensé pour les mouvements multidirectionnels. Elles doivent permettre pivots, sauts, accélérations soudaines, et offrir une adhérence parfaite.
Certains modèles minimalistes, comme les Vibram Five Fingers V-Train 2.0, séduisent par leur polyvalence. Ils accompagnent aussi bien les exercices de HIIT ou de cross-training qu’une approche plus « naturelle » du running. L’équipement devient alors un partenaire clé, adapté aux contraintes et aux ambitions de la discipline choisie.
Pour résumer les spécificités de chaque type de chaussure :
- Running : amorti, légèreté, soutien, orientation linéaire du mouvement.
- Training : stabilité accrue, semelle plate, souplesse, capacité à gérer les déplacements latéraux.
La préparation physique se module : plan structuré et progressif pour la course, enchaînement de séances variées pour le training, que ce soit à la maison, sur tapis ou en salle. À chacun son terrain, à chacun ses outils.
Les bienfaits spécifiques pour le corps et l’esprit
Le running mise sur l’économie de mouvement et la filière aérobie. Les muscles du bas du corps, quadriceps, ischios, mollets, travaillent sans relâche, au rythme des kilomètres. La capacité cardiovasculaire s’améliore, la fréquence cardiaque baisse progressivement à l’effort, l’endurance s’installe, solide, séance après séance. Le fractionné vient ajouter une dose de difficulté, booste la VMA et le VO2max, tandis que l’EPOC (excess post-exercise oxygen consumption) prolonge la dépense calorique bien après la séance.
En training, la force réside dans la polyvalence. Les circuits associant HIIT, renforcement et déplacements latéraux activent tout le corps, haut et bas confondus. Le HIIT se distingue par sa capacité à stimuler l’EPOC, à brûler la masse grasse, et à préserver la masse musculaire. Les catécholamines, hormones libérées pendant l’effort, favorisent la lipolyse et accélèrent la transformation du corps.
Du côté mental, chaque pratique a ses vertus. Le running, par sa répétition, invite à un état de méditation active, diminue l’anxiété, améliore la qualité du sommeil. Le training, plus ludique et varié, stimule la motivation, rompt la routine, accroît la concentration. L’équilibre entre physique et psychique dépend du choix de chacun, de ses envies du moment, de ses besoins profonds.
Voici, point par point, les bénéfices marquants de chaque discipline :
- Running : endurance accrue, meilleure santé cardiovasculaire, perte de poids, effet relaxant sur l’esprit.
- Training : renforcement global, réduction de la masse grasse, gain de puissance, diversité des stimulations musculaires.
Comment choisir selon ses besoins et ses envies ?
Décider entre running et training exige de faire le point sur ses attentes et ses préférences. Le running brille par sa simplicité : une bonne paire de chaussures, un bout de bitume, un chemin de traverse, et l’aventure commence. Cette course à pied séduit celles et ceux qui aiment la régularité, la progression en endurance, le plaisir de retrouver un rythme familier à chaque sortie. Travailler le souffle, apprendre à doser l’effort, goûter au relâchement dans la répétition : voilà ce que recherche le coureur passionné.
Le training attire quant à lui ceux qui privilégient la polyvalence physique. L’enchaînement des exercices, la sollicitation de multiples groupes musculaires, le goût du renforcement global. Les circuits alternant squats, fentes, gainage, à l’image des routines des coureurs kényans et du célèbre Eliud Kipchoge, fervent adepte de la méthode de renforcement à la kenyane, limitent le risque de blessure, renforcent la stabilité et boostent la puissance. Une approche idéale pour compléter une préparation marathon, mais aussi pour varier les plaisirs.
Retrouvez ici ce que chaque option peut apporter :
- Running : progression en course à pied, amélioration du cardio, développement de l’endurance.
- Training : travail global du corps, renforcement musculaire, variété, optimisation de la prévention des blessures.
Plutôt que de choisir un camp, beaucoup de pratiquants naviguent entre les deux univers. Ils intègrent des séances de préparation physique spécifique (PPS) à leur programme de course, cherchent le juste équilibre pour progresser sans lassitude. Cette complémentarité ouvre la voie à une pratique riche, durable et stimulante, où chaque foulée, chaque exercice, écrit une nouvelle page de son aventure sportive.